Logo Forum Mac-Vidéo

Mac pour le montage vidéo

Quel Mac pour quelle vidéo ?


Décembre 2007

Auteur : adesir


Le montage vidéo est assez répandu sur Mac, pour des raisons historiques et la qualité des logiciels. Cette activité créatrice est un de ces domaines où il faut soigner le choix de l'ordinateur. Plus exigeante que la photo ou que l'audio, la vidéo supporte rarement les configurations d'entrée de gamme. Mais avec quel Mac faire du montage ? Faut-il vraiment une bête de course ? En fait, tout dépend du format de vos sources et de la destination du montage.


DV

À tout seigneur, tout honneur, le format DV règne en maître sur la vidéo grand public. Il est caractérisé par l'utilisation de bandes et d'une compression assez faible de chaque image séparément. La conséquence est une très bonne aptitude au montage :

Par contre, il implique :

Les professionnels lui reprocheront une fiabilité moyenne (à cause de la densité et la fragilité de la bande, partiellement résolue avec le DVCam) et un sous-échantillonnage trop fort (4:2:0 en PAL et 4:1:1 en NTSC).

Ce format est encore le plus répandu dans le grand public. On peut monter les vidéos issues des caméscopes DV avec des Mac considérés comme modestes actuellement : tous les Mac pourvus d'une prise FireWire. En effet, cette interface indispensable pour le DV équipe tous les Mac* depuis 2001 (certains Mac en ont bénéficié bien avant). Il faudra quand même ajouter des disques externes conséquents (plusieurs dizaines, voire centaines de Go), assez rapide (7200 tr/min de préférence) pour assurer un flux régulier. Un disque dur externe dédié à la vidéo, relié en FireWire est conseillé.

* à l'exception récente du MacBook Air, peu apte à la vidéo

L'algorithme de compression étant assez simple (de type JPEG) et la compression étant propre à chaque image, la puissance du processeur est peu importante. On faisait du DV avec des G3, même si les disques ne suivaient pas toujours. Bien sûr, les programmes actuels en demandent bien plus : iMovie 7 et Final Cut Pro 6 préfèrent les Mac Intel, mais iMovie 6 et Final Cut Express 3.5 se contentent d'un G4. Ce sont donc eux, avec leurs effets, filtres et transitions évolués, qui imposeront un minimum, pas la vidéo elle même. Rappellons que iMovie 2 sous Mac OS 9 a permis de monter de belles vidéos. Le DV n'est vraiment pas difficile.

De même, la quantité de mémoire requise est assez faible, celle des anciens iMac convenait (256 Mo suffisait bien). Actuellement, c'est Mac OS X et le programme de montage qui utiliseront cette mémoire : prévoir 512 Mo à 1 Go selon la version de Mac OS et le logiciel de montage.

Pour l'écran, l'idée est la même : un écran XGA (1024 x 768), par exemple celui du premier iMac G4, sera bien suffisant pour iMovie. Les plus grands écrans seront mis à profit pour afficher la vidéo en pleine définition (768 x 576 à l'écran), avec les outils de montage en plus.

Pour simplifier, pour monter du DV, un iMac G4 ou un iBook G4, accompagné d'un disque externe suffit. Les Mac plus modernes apporteront plus de confort. Les pros qui montent en DV seront servis par un PowerMac.

MPEG-2 SD

Logo MPEG

Arrivé avec le DVD (caméscopes à DVD, enregistreurs de DVD), puis la TNT (DVB-T), le format MPEG-2, maintenant mature, s'impose aussi sur les disques durs des caméscopes. Il participe à l'élimination de la bande magnétique dans la vidéo, mais reste un format de diffusion, pas forcément adapté au montage. Il est en effet basé sur une compression lourde par groupe d'images (GOP), souvent long (12 images par groupe), ce qui signifie que deux images consécutives ne sont plus indépendantes. Ce qui peut être au détriment de la qualité d'image.

Le MPEG-2 apporte :

Mais, au montage, il implique :

Aucun équipement spécifique n'est nécessaire pour traiter du MPEG-2. Une prise USB 2 (présente sur tous les Mac depuis 2003/2004) suffit pour le transfert, les Mac non équipés d'office (Apple a été long à adopter la version rapide de l'USB) ne sont pas conseillés pour monter du MPEG-2. On veillera par contre à ce que le processeur ne soit pas trop poussif et que la mémoire soit assez large : prévoir un processeur G4 rapide (plus de 1 GHz), G5 ou Intel. On n'hésitera pas à atteindre et dépasser 1 Go de mémoire si on veut monter tranquillement.

Ce format n'est pas utilisé par les professionnels en captation et montage. Il ne faudrait pas exagérer non plus...

Tous les Mac récents (année 2005, 2006, 2007) sont capables de traiter ce format, même les derniers iBook. Mais que faire si l'ordinateur existant est à la peine ou qu'on utilise iMovie (qui ne gère pas le MPEG-2 directement) ? Transformer le MPEG-2 en DV à l'aide d'utilitaires comme MPEG Streamclip. Ce qui nous fait revenir au chapitre précédent (DV)...

Comme pour le DV, un écran XGA (1024 x 768) sera bien suffisant pour iMovie. Les plus grands écrans seront mis à profit pour afficher la vidéo en pleine définition (768 x 576 à l'écran), avec les outils de montage en plus.

Concrètement, un Mac à base de processeur G5 ou Intel est conseillé. Le graveur de DVD va de pair avec la manipulation de ce format, car pourquoi travailler à partir de MPEG-2 si ce n'est pour en faire des DVD vidéo ?

Passons maintenant à la haute définition !


Image SD dans une image HD, contenant cinq fois plus de points.

HDV

Avec le HDV, on passe à la haute définition. Pas tout à fait complète, puisque le HDV 1080i, s'il contient bien 1080 lignes, se contente de 1440 points en largeur, contre 1920 pour la haute définition complète (Full HD). Le HDV utilise une compression MPEG-2 pour faire tenir la haute définition dans le débit qui était celui du DV (25 Mbits/s), permettant l'utilisation des mêmes bandes. On se retrouve donc avec les contraintes du DV, et les défauts du MPEG-2, ce qui en fait un format de transition.

Il apporte :

Il implique :

Comme pour le DV, les professionnels lui reprocheront une fiabilité moyenne et un sous-échantillonnage trop fort (4:2:0).

Comme pour le DV, pas de souci pour la connectique : tous les Mac susceptibles de monter du HDV sont équipés de prises FireWire, certains meême en version 800. De même, il faut des disques durs importants, mais qui restent considérés comme modestes pour de la HD. Le processeur devra être capable de traiter en temps réel la compression et décompression des images HD encodées en MPEG-2. Cela implique des processeurs récents : G4 bipro, G5 ou Intel. Dès que le travail s'intensifie, il faudra doubler le processeur (PowerMac Dual, MacPro, iMac Intel, MacBook, MacBook Pro). De même, la quantité de mémoire nécessaire s'envole (une image HDV contient  4 fois plus de points qu'une image SD). Pour bien travailler, 1 Go est un minimum, 2 Go semblent corrects et 4 Go seront confortables. C'est parfois la limite de l'ordinateur qui dictera la quantité de mémoire embarquée !

Les ordinateurs récents et bien équipés (processeur, mémoire, disque, connectique) traiteront ce format. Les portables devront être bien dotés ou récents (2006) pour absorber la charge. L'encodage en HDV, pour remettre la vidéo montée sur bande, peut être laborieux si le processeur n'est pas assez puissant.

Pour l'écran, l'idéal sera un écran HD. Un écran WSXGA (1600 x 1024) est acceptable, mais l'affichage du Full HD exige un écran WUXGA (1920 x 1200). Même si certains portables sont dotés d'écrans à haute résolution affichant en HD, le confort de travail implique des écrans de diagonale supérieure à 22". Comme ils traitent de la vidéo et que le respect des couleurs est exigé, l'écran sera une pièce coûteuse de l'ensemble !

AVCHD

Logo AVCHD

Le AVCHD est un codec moderne et complexe. D'abord parce qu'il inclut de nombreuses définitions d'image, du 720 x 480 au 1920 x 1080, en passant par le 1280 x 720. Le tout en images entrelacées ou progressives... Ensuite car, bien qu'il fasse partie de la famille MPEG-4, il utilise des algorithmes complexes (H.264) pour compresser fortement l'image. On estime que la même qualité d'image est obtenue avec un débit deux fois moindre que pour le MPEG-2. Et justement, les débits du AVCHD ne sont pas figés. Ils peuvent varier autour de plusieurs valeurs, du très compressé à 5 Mbits/s au plus qualitatif à 24 Mbits/s, bien que les caméscopes actuels ne dépassent pas le 16 Mbits/s.

Il apporte :

Il implique :

Comme pour les autres codecs grand public, les professionnels lui reprocheront une fiabilité moyenne (sauf pour le support carte), un sous-échantillonnage trop fort (4:2:0) et une compression trop forte (dans les débits actuels).

Comme les débits sont faibles, la taille des fichiers contenant les vidéo est faible, le transfert vers l'ordinateur se fait donc assez rapidement via une prise USB, en attendant le transfert sans fil. Le processeur devra être capable de décompresser des images HD encodées en H.264. Cela implique des processeurs très récents, à plusieurs coeurs (Core Duo, Core 2 Duo et supérieurs), un seul étant rarement capable d'assurer une vitesse de calcul suffisante. Si le travail sur l'image exige de la productivité, il faudra multiplier les processeurs (Mac Pro) pour gagner du temps. De même, la quantité de mémoire nécessaire s'envole (une image AVCHD peut contenir 5 fois plus de points qu'une image SD). Pour bien travailler, 1 Go est un minimum, 2 Go semblent corrects et 4 Go seront confortables. Si l'ordinateur n'est pas capable d'accueillir 4 Go de mémoire, il n'est peut-être pas indiqué pour traiter du AVCHD !

Les Mac récents ET haut de gamme (processeur, bus, mémoire) traiteront ce format. Une bonne machine se montage en AVCHD sera le iMac Alu à 2,8 GHz (écran 24"). Les MacBook Pro devront être particulièrement bien dotés ou très récents (Core 2 Duo) pour absorber la charge, même s'ils resteront à la peine... Pour les travaux fréquents en AVCHD, il faudra passer par les Mac Pro à 8 coeurs !

Même puissants, les Macs actuels peuvent avoir du mal à gérer le AVCHD "natif". Actuellement, iMovie, Final Cut et les autres applications utilisent des codecs intermédiaires (DVCPRO HD, AIC, Pro Res), moins compressés, mais plus aptes au montage en temps réel. Devoir recompresser des images en H.264 à chaque modification risque de mettre à mal la patience du monteur ! Chaque logiciel de montage prenant en charge le AVCHD propose son codec (iMovie et Final Cut Express utilisent la AIC, Final Cut Pro donne accès au Pro Res 422) pour résoudre ce souci. Une fois le AVCHD transcodé et la vidéo moins compressée, on se retrouve dans le cas de figure du DVCPRO HD, ou avec des débits plus importants encore. Les logiciels traitant le AVCHD de façon native n'existant pas encore sur Mac (mais quelques-uns existent pour Windows) bien que certains Mac Pro pourraient assurer le réencodage en temps réel...

Comme pour le HDV, l'écran idéal sera un écran HD. Un écran WSXGA (1600 x 1024) est acceptable, mais l'affichage du Full HD exige un écran WUXGA (1920 x 1200). Même si certains portables sont dotés d'écrans à haute résolution affichant en HD, le confort de travail implique des écrans de diagonale supérieure à 22" (par exemple le iMac 24"). Comme ils traitent de la vidéo et que le respect des couleurs est exigé, l'écran sera une pièce coûteuse de l'ensemble ! On pourra tricher en affichant une image rétrécie sur un écran plus petit, mais certains défauts pourraient ne pas apparaître lors des contrôles.

DVCPRO HD

Logo DVCPRO HD

Le DVCPRO HD est un codec HD préconisé et utilisé par Panasonic, en concurrence avec le HDCAM de Sony, mais bien plus abordable. Issu de la famille DVCPRO, il est orienté vers les professionnels. Pour garder une bonne qualité d'image et un échantillonnage pro (4:2:2), Panasonic a préféré augmenter le débit et ne pas avoir recours à la compression temporelle (pas de groupe d'images). Son débit est de 100 Mbits/s, soit quatre fois celui du DV.

Il apporte :

Il implique :

Les professionnels apprécient son échantillonnage (4:2:2), une compression raisonnable qui rend le montage aisé (pour de la HD).

Comme pour le DV, il faut que l'ordinateur soit équipé d'une prise FireWire. Les disques doivent être imposants et offrir un très bon débit : le FireWire 400 reste possible si les travaux sont modestes, on préférera les disques internes (ATA, SATA, SAS), le FireWire 800 ou le eSATA pour assurer un confort de travail. La vitesse, la capacité et les débits des disque modernes, à des faibles prix, permettent de ne plus considérer ce besoin de stockage comme un obstacle.

Contrairement aux codecs très compressés, le DVCPRO HD, comme les codecs HD intermédiaires (AIC,  ProRes 422) n'est pas trop exigeant pour le processeur. Ce qui permet à des ordinateurs moins récents de traiter ce format sans souci (à condition de l'équiper en disques). Les G4 puissants, les G5 et plus récents peuvent aborder l'acquisition, le montage et l'export en DVCPRO HD sans trop de complexe. A condition toutefois de lui adjoindre une quantité de mémoire suffisante pour absorber le débit des images. Pour bien travailler, 1 Go est un minimum, 2 Go semblent corrects et 4 Go seront confortables.

Les ordinateurs moins récents (PowerMac) et bien équipés (mémoire, disque, connectique) traiteront ce format. Les portables sont presque exclus, du fait des besoins en disques : les internes sont insuffisants et les externes difficilement transportables !

Comme pour tout format HD, l'écran idéal sera un écran HD. Un grand écran, respectueux des couleurs sera profitable. L'idéal étant encore de disposer d'un moniteur de contrôle HD, bien que ceux-ci soient très coûteux !

Récapitulatif

Caractéristiques minimales par format de vidéo à monter.

Format Processeur Mémoire Disque Interfaces Poids Écran
DV G3 256 Mo IDE 5400, 7200 tr/min FireWire 13 Go/heure XGA
MPEG-2 natif G5 512 Mo IDE 5400 USB 2 4 Go/heure XGA
HDV natif G5, bipro 1024 Mo IDE 5400, 07200 tr/min FireWire 13 Go/heure WSXGA
AVCHD natif Core Duo 2048 Mo IDE 5400, 7200 tr/min USB 2 6 Go/heure WSXGA
DVCPRO HD, AIC  G4 1024 Mo IDE 7200, SATA FireWire 50 Go/heure WSXGA

Conclusion

Le choix du Mac de montage dépend d'abord du codec que l'on utilise en vidéo. Du modeste DV au prétentieux AVCHD, les besoins informatiques ne sont pas les mêmes. Après des années de stabilisation, l'arrivée de la haute définition a renouvelé l'exigence de puissance. L'industrie en a profité pour échanger des capacités de stockage (DV, DVCPRO) contre des puissances de calcul, en améliorant les algorithmes de compression/décompression (AVCHD). Si vous voulez monter en définition standard, ne vous faites pas de souci, tout Mac récent fera l'affaire. Si vous souhaitez monter en haute définition, préparez-vous à investir !


Dernière mise à jour le 31 janvier 2008.  Valid XHTML 1.0 Strict   Document fait avec KompoZer