Le boîtier HD de Western Digital
Décembre 2008
Auteur : adesir
En matière de diffusion HD, les solutions standard comme les lecteurs Blu-ray ont du mal à émerger. Ce qui laisse la place à de multiples solutions, du web aux boîtiers multimédia. Pour la fin de l'année 2008, Western Digital commercialise le WD TV un nouveau boîtier multimédia qui possède des atouts indéniables, notamment d'être vendu sous la barre symbolique des 100 euros ! Voyons ce qu'il nous réserve, en particulier dans sa compatibilité Mac.
Avant de découvrir le boîtier multimédia, on découvre l'emballage. Western Digital a fait preuve d'originalité pour souligner le coté vidéo numérique : rassembler toutes les pièces dans une boite ronde évoquant une bobine de film sort de l'ordinaire. Ce n'est par contre pas forcément pratique pour le transport, la boite étant assez grande : 25 cm de diamètre, 5 cm d'épaisseur.
Le boîtier est petit et victime de la mode du noir glacé. L'aspect est flatteur, mais la surface résiste mal aux manipulations et sera vite couverte de rayures et autres traces de manipulation. Pour un boîtier destiné à être déplacé, puisqu'il est compact et léger, c'est un peu dommage. Sa portabilité nuit d'ailleurs à sa stabilité pour ceux qui voudraient en faire un appareil fixe.
En face avant : quelques marques presque illisibles (WD et HDMI) et les voyants d'alimentation et de connexion USB.
La face arrière est, comme souvent, bien plus intéressante. On y trouve, de gauche à droite :
Le coté droit révèle le premier port USB, bien plus pratique que le second en face arrière :
Le coté gauche ne propose que la plaque signalétique et des marques qui servent de pied :
L'absence de support de stockage interne est une caractéristique intéressante : ce boîtier n'est qu'un circuit électronique qui lit des nombreux supports, mais pas tous. Il faudra donc toujours le connecter à un disque externe connecté en USB. Cela va de la clef USB de 128 Mo au disque externe de 1 To (voire plus) ! Pas besoin de bidouiller pour passer à une capacité supérieure si besoin, et pas besoin de connexion entre le Mac et le boîtier, ce qui peut être un avantage. Par contre, le boîtier n'est pas autonome : pour aller montrer ses vidéos sur un autre écran, il faut emporter l'ensemble : le boîtier, son alimentation, les câbles, la télécommande et le support de stockage. Plus original, il est possible de connecter des lecteurs de cartes USB. Cependant, c'est à vos risques et périls, le boîtier pouvant perturber les fichiers sur la carte. Il faudra faire attention à bloquer la carte en lecture seule, lorsque c'est possible (les cartes SD et SDHC proposent souvent cette fonction).
Les mesures :
Le boîtier reconnaît les disques formatés Mac (HFS), mais la fonction médiathèque est incompatible avec la journalisation du disque. Un disque HFS journalisé ne sera donc accessible qu'en lecture seule, sans génération des vignettes ni aggrégation des contenus. C'est donc une compatibilité incomplète, mais l'effort de compatibilité Mac est louable. Attention, certains partitionnements de disque ne sont pas reconnus par le boîtier : un disque avec une partition HFS+ et une partition FAT32 d'environ 100 Go n'a jamais pu être lu.
Il est possible de connecter deux disques USB simultanément (ou une combinaison de disque et de clef), l'interface permet ensuite d'accéder aux deux supports.
Une fois connecté à la télé, la boîtier reconnaît la résolution de l'écran pour s'y adapter au mieux, si le réglage correspondant est laissé en automatique. La prise HDMI remplit bien sa fonction de détection des caractéristiques de l'écran. Il est aussi possible de forcer le réglage. On peut ainsi forcer un écran HD Ready en 720p ou en 1080i, selon le résultat à obtenir.
Attention, il faudra tout de même régler l'affichage sur normal (sur une télé 4/3) ou écran large (sur une télé 16/9) pour ne pas avoir de souci. Pour un boîtier destiné à diffuser surtout de la HD, c'est évidemment le 16/9 qui aurait du être considéré comme "normal".
La navigation est assez agréable, quoique un peu lente (ce qui agace par moment). La fonction Médiathèque est conviviale, mais elle oblige à une analyse (catalogage) du support USB qui peut s'avérer franchement longue si de nombreux fichiers sont présents. On évitera donc d'y connecter une clef USB généraliste (qui contient de nombreux petits fichiers) et on préférera un support dédié multimédia, gavé de quelques gros fichiers. Un outil de recherche est accessible via la télécommande, pour ceux qui sont à l'aise avec un clavier virtuel sur un écran TV.
Pour accélérer la navigation, on préférera le mode liste au mode miniature : le boîtier n'ayant plus à générer de vignettes des fichiers multimédia, la navigation devient plus rapide, mais moins conviviale.
Les écrans suivants sont en mode miniature, leur affichage peut-être long. Souvent, le boîtier n'a pas pu créer de vignette car les fichiers vidéos QuickTime n'étaient pas reconnus.
Il est aussi possible d'accéder à des options concernant l'audio, les sous-titres (forcément séparés), le zoom sur l'image et l'affichage d'informations sur le fichier en cours de lecture.
Tout le pilotage se fait via la télécommande. Il faut donc faire très attention ne pas l'égarer, sous peine de transformer le boîtier en mauvais presse-papier !
La qualité des vidéos diffusées est bonne. Mais des saccades désagréables ou des phénomènes de pixelisation importante peuvent apparaître sur certains contenus (plutôt en progressif), comme si le débit débordait la capacité de la puce de décodage (par exemple, avec cette célèbre vidéo : http://www.magazine-video.com/tests/25p-antoine-1280.mov ;-) ). Il faudra donc encoder les vidéos selon des critères bien précis pour obtenir toute la qualité voulue. Le codec de prédilection est le H.264.
Les essais on mis en évidence de très mauvais rendus de vidéos en 1080i sur un écran 720p (HD Ready) : soit le boîtier exagère l'entrelacement (inversion de trames ?) en mode 720p, soit le téléviseur vibre si c'est lui qui désentrelace (en réglant la sortie du boîtier en 1080i). Seule solution : désentrelacer à l'encodage. Pas bon !
Certains défauts pourront être corrigés via une mise à jour du circuit interne, déjà espérée par de nombreux utilisateurs, mais pas disponible lors de la réalisation de ce test.
Les fichiers bruts AVCHD sont reconnus et bien lus, même ceux des derniers Panasonic, à condition d'avoir l'extension M2TS. Les fichiers en MTS ne le sont pas, alors que ce sont les mêmes. Rageant ! Du coup, la lecture directe des cartes SDHC issus des derniers caméscopes AVCHD n'est pas possible, puisque le boîtier ne trouve pas de fichiers vidéos valides ! Espérons qu'une mise à jour corrige cette limitation qui n'a pas de sens.
La compatibilité QuickTime est restreinte au codec MPEG-4, les autres codecs inclus dans les fichiers QuickTime ne sont donc pas reconnus (donc pas de HDV capturés par FCP par exemple). Le HDV devra être remis donc un conteneur M2V pour être lu. Dommage. En fait, le boîtier reconnaît le conteneur MPEG-4, et comme ce dernier est très similaire au conteneur QuickTime, l'extension a été faite pour ce codec. Parler de compatibilité QuickTime est donc plutôt abusif pour ce boîtier. QuickTime est une architecture complexe que seuls les ordinateurs (et leurs dérivés comme l'Apple TV) semblent pouvoir gérer. Actuellement, les simples boîtiers multimédia (basés sur une puce spécialisée en décodage vidéo) n'en sont pas capables.
Comme on pouvait s'y attendre, les séquences QuickTime par référence (comme celles qu'on trouve dans les projets iMovie) ne sont pas reconnus. En définition standard, le DV n'est pas reconnu. Encore dommage. Il faudra donc recourir à une conversion des fichiers issus des caméscopes DV et HDV.
En HD, le AIC n'est pas plus reconnu que
le HDV.
Si aucune piste audio n'est présente dans le fichier vidéo, le boîtier affiche un magnifique message "Non anal audio" ! Cela permet de distinguer ce cas d'un piste audio non reconnue, mais n'excuse pas une traduction aussi approximative : "No audio channel" se traduit par "Pas de canal audio"...
Les cas de piste audio non reconnues ont été étrangement nombreuses. Même la prise en charge du PCM semble partielle.
Plus embêtant, de nombreux fichiers VOB (qui contiennent les vidéos des DVD standards), en particulier issus de iDVD ou DVD Studio Pro ne sont pas lisibles. Pour les DVD créés par MovieGate, cela dépend des réglages, certains sont lisibles, pas d'autres.
On notera par contre un bonne prise en charge du conteneur MKV, même si tous les codecs qu'on peut y trouver ne sont pas gérés.
Pour le panorama complet des formats supportés, voir le manuel (page 67) : UserGuide.pdf
Ce boîtier a deux atouts majeurs : son prix et sa simplicité. Le premier permet d'accepter certaines limitations. Le second le rapproche d'un boîtier comme l'AppleTV, mais les possibilités sont moindres, à part l'accès au Full HD. Des boîtiers multimédia intégrant des disques durs sont plus élaborés, mais ils sont sensiblement plus coûteux et pas forcément plus simples. Certains boîtiers de fournisseur d'accès (box) ont aussi les mêmes fonctions et pourraient donc faire double usage (la Freebox HD par exemple est dotée du même circuit de décodage vidéo).
Par contre, les limitations pour les vidéastes sont nombreuses dans l'état actuel du développement du boîtier. Si réencoder les vidéos en H.264/AAC sur un disque USB dédié à cet usage est dans vos cordes, ce sera un bon accessoire. Il faudra le coupler avec un logiciel capable de convertir de nombreux types de fichiers. Un logiciel de ce type est fourni pour Windows, mais pas pour Mac : VisualHub ou MPEG Streamclip feront l'affaire. Mais n'espérez pas pouvoir lire directement sur le boîtier toutes les vidéos que vous récolterez par ci par la...